AVANT
Il y a quelques années avant que la fatigue fasse son apparition, j'arrivais à m'étonner des mes capacités physiques alors qu'aujourd'hui ça ne m'arrive plus ou alors en sens inverse.
Je me souviens de mes débuts en haute montagne ou j'étais épuisée parce qu'on partait pour plusieurs jours, je n'avais jamais fait de montagne et j'avais un sac à dos de 15 kgs pour mon petit 1 m53 et je n'étais pas non plus habituée à l'effort physique.En gros si vous avez vu le film les randonneurs, eh bien Cora, celle qui grogne tout le temps, c'est moi sauf que j'étais pire. Mais bon malgré ça je continuais à avancer mais très lentement...
Jusqu'au jour ou mon copain me dit alors que nous étion tranquillement installé pour manger sur un rocher près d'un col: tiens il va y avoir de l'orage !
Oh la la il ne fallait pas me le dire 2 fois parce que je venais d'entendre une tonne de choses sur les gens qui se font foudroyés par l'orage en montagne et sachant que nous arrivions près du col, je remballe en vitesse le réchaud; ma gamelle et tout le reste ; je remets seule mon sac sur le dos alors qu'habituellement il fallait que mon copain me le mette sur le dos parce que j'étais incapable de le porter d'une seule main et me voilà partie en speedant; au point que mon copain n'arrivait pas à me rattraper alors qu'il était bon marcheur. Je trace comme ça un bon bout de temps, je passe le col et arrive au refuge.
Mon copain arrive un peu après moi et me demande pourquoi je suis partie en trombe sans rien dire. Je lui explique que c'est à cause de l'orage pour ne pas être foudroyé. Et là il me dit que quand il avait dit qu'il allait y avoir de l'orage ça voulait dire que nous avions quand même quelques heures devant nous et juste qu'il ne fallait pas trop trainer.
L'année ou la maladie a commencée j'étais incapable de faire de la randonnée sur des chemins bretons, l'année d'après je n'avançais même plus sur les chemins de Bretagne, je m'écroulais sur un rocher sous un phare sur la côte de granit rose et je restais couché même sous la pluie. Il fallait trouver des un rocher assez loin pour que la marée montante ne m'emportasse point !!!
Aujourd'hui je me demande si en cas de réel danger, il me serait encore possible de me déplacer aussi vite que le jour ou j'ai eu peur de l'orage. J'en doute de plus en plus car il m'est arrivé il y a quelques mois d'avoir une paralysie du sommeil et à ce moment là j'ai eu l'impression qu'une araignée me grimpait dessus et comme j'en ai une peur bleue j'ai essayé de lever, mais rien à faire. Je suis restée par terre flippant comme une malade, impossible d'effectuer le moindre mouvement ni même crier.